Avec cette intervention plastique de l'artiste, une mutation du rôle de l'objet s'opère. Célèbre par les photographies de Man Ray, elle devient la muse du mouvement surréaliste. Meret Oppenheim, Déjeuner en fourrure, 1936, Tasse, soucoupe et cuiller couvertes de fourrure, tasse : 10,9cm ; soucoupe : 23,7 cm ; cuiller : 20,2 cm ; hauteur 7,3 cm, New York, The Museum of Modern Art. III - Un objet témoin de la singularité de l'artiste dans le groupe des surréalistes Née en 1913 à Berlin, en 1930, elle étudie quelques semaines à l’Ecole des Arts et Métiers de Bâle ou elle rencontre Irène Zurkinden qui lui inspire l’idée de venir à Paris. A) La transfiguration de l'objet réel Le Déjeuner en fourrure est composé d'une tasse, d'une soucoupe et d'une petite cuillère que Meret Oppenheim a recouvert de fourrure de gazelle. Avec cet habillage de fourrure, l'usage "premier" de cet objet, boire du thé, devient difficile sinon impossible. Dans son essai Crise de l'objet paru peu de temps après l'exposition de cette oeuvre à la galerie Ratton, André Breton parlera de "traquer la bête folle de l'usage" pour décrire le détournement de la fonction des objets usuels et de leur présentation cryptée.
Meret Oppenheim naît à Berlin d’un père allemand et d’une mère suisse, Eva Wenger, sœur de la peintre et cantatrice Ruth Wenger une des épouses de Hermann Hesse.Meret Oppenheim a une sœur, Kristin, née en 1915, ainsi qu'un frère, Burkhard, né en 1919. On peut alors se demander comment à travers le Déjeuner en fourrure, Meret Oppenheim réalise un objet surréaliste et subversif à la fois, témoin de sa singularité au sein de son groupe artistique? Par ailleurs, Meret Oppenheim opéra le même habillage de fourrure avec son oeuvre Gants de fourrure (1936). Elle expose en 1933 au Salon des Surrindépendants et fréquente à partir de cette période le cercle d’André Breton qui se réunit chaque fin d’après midi au Café de la Place Blanche. En effet, à l'origine le titre n'était pas Déjeuner en fourrure, Meret Oppenheim l'avait sobrement nommé "Tasse, soucoupe et cuiller revêtus de fourrure".
Et pour finir, une cuillère, tout autant recouverte de poil est posée sur cette sous-tasse.
« L'idée du motif datait de 1933, métamorphosée en une première sculpture en 1959, puis, en 1978, en une seconde. Ils se marient quatre ans plus tard à Berne où ils s'installent. Par exemple, 166 x 49 x 15 cm. C'est André Breton qui lui trouva un nouveau titre, clin d'oeil au célébre Déjeuner sur l'herbe de Manet. Elle quitte l'école à 17 ans pour apprendre la peinture. En 1954, elle se remet à travailler après 18 ans d’inactivité artistique. Meret Oppenheim Object Paris, 1936 On view; MoMA, Floor 5, 517 The Alfred H. Barr, Jr. Galleries; Oppenheim’s fur-lined teacup is perhaps the single most notorious Surrealist object. Plan de l'exposé : Introduction. Ainsi l'objet réel, courant, n'est plus fonctionnel et prend la forme d'un objet surréaliste car notre perception sur celui-ci change. En mai 1932, elle s’installe dans une petite chambre d’hôtel, rue d’Odessa à Paris et fréquente l’Académie de la Grande Chaumière. Its subtle perversity was inspired by a conversation between Oppenheim, Pablo Picasso, and the photographer Dora Maar at a Paris café. » Reproduction dans On appréhende alors cet objet différemment, car on l'envisage plutôt comme un objet "muséal", une oeuvre d'art. J'admire votre imagination et toutes vos propositions. Deux ans plus tard, elle dessine les costumes et les masques pour la pièce de En 1959, à l'occasion de la Fête de printemps à Berne, Meret Oppenheim présente En 1967, une première rétrospective est organisée à En 1984, Meret Oppenheim collabore au quatrième numéro de la revue d'art En 1985, elle commence une sculpture commandée par l'École polytechnique de Paris, sculpture que rien ne signale dans la cour, Meret Oppenheim travaille avec divers matériaux dans le cadre du surréalisme. L'idée de cette oeuvre vint à Meret Oppenheim lors d'une conversation avec Dora Maar et Picasso, qui admira les bracelets que Meret avait recouverts de fourrure et émis la conviction que n'importe quel objet pouvait être recouvert de fourrure, ce à quoi Meret Oppenheim répondit : "Même cette tasse et la soucoupe". Au cours des années trente, Meret Oppenheim bénéficie alors de cette émulation artistique faite de publications, d’expositions (Copenhague, 1935 ; Paris, 1936, 1938 ; Londres, New York, 1936) et d’échanges internationaux. Elle s'empare de situations du quotidien, comme par exemple dans son œuvre Plusieurs récipiendaires peuvent se partager le prix. « Meret Oppenheim embrasse sa propre altérité, dans la mesure où elle donne accès, du point de vue du spectateur, à l’envers et à l’endroit de l’apparence d’un sujet qui croit à la mue et donc, à la métamorphose.